Nicolas a participé au SwimRun World Series

Aujourd'hui, la team MySwim.fr est ravi de partager avec vous l'aventure de Nicolas au SwimRun World Series à UTÖ, en Suède.

Attachez vos lacets, enfilez votre combinaison néoprène et plongez avec moi dans le récit captivant de cet événement mondial de SwimRun.

UTÖ, la terre natale du swimrun

UTÖ, une île pittoresque de l'archipel de Stockholm, est réputée dans le monde du SwimRun pour son niveau de compétition et son cadre naturel exceptionnel.

Chaque année, des athlètes du monde entier se rassemblent ici pour se mesurer dans l'une des épreuves les plus exigeantes de la discipline. Ce véritable paradis offre des eaux cristallines et des sentiers de course à pied à couper le souffle.

avant la course

"Un SwimRun solo, c'est comme manger une raclette tout seul : il manque un truc". Il a raison Joce Anderson.

C'est pourtant ce que j'ai fait en Suède sur une distance de 32,7km (5,3km de natation et 27,4km en course à pied) sans Céline, ma binôme...

Une nouvelle expérience qui m'a permis de découvrir une partie de l'Archipel de Stockholm, sur l'île d'Utö, sur les traces des pionniers du SwimRun.

Arrivé sur place, nous sommes accueillis par Nicolas Remires qui nous présente tout de suite aux membres de la Team Envol SwimRun. Malgré les lives YouTube et les collaborations que nous avons réalisé ensemble, c'est la première fois que je rencontre Nicolas "en vrai". La connexion est immédiate entre "les Dupond et Dupont" du SwimRun !

Le soir, nous nous retrouvons autour de la tablée, avec Lucile Woodward, Tom Queguiner et Antoine Guillou. On rit, on s'amuse, mais il faut bien l'avouer, personne ne sait à quelle sauce il va être mangé le lendemain. Nous sommes tous engagés sur la même course en Solo. Petit état des lieux de l'équipe : état grippal pour Lucile, premier SwimRun pour Antoine, manque de prépa pour tout le monde... Mais après tout, on s'en fiche un peu ! On est là pour profiter des paysages et embrasser la nature Suédoise. Nous allons bien embrasser la nature et apprendre bien vite à nous adapter à ses formes et ses caprices, tout en humilité.

Départ de la world series

Départ à 11 heures, sous un soleil de plomb !

Après quelques centaines de mètres, on est déjà en sueur dans nos combinaisons en néoprène et sous nos bonnets silicone... Je regrette de ne pas avoir pris ma combi sans manche. Ça court vite, le peu de relief fait espérer des courses à pied rapides sur un revêtement très roulant. Vivement la première natation.

Pas de bol, je ne me sens pas à l'aise du tout avec ma nage (c'est vrai que je n'ai pas beaucoup nagé depuis que j'ai participé au Verdon...).

À la première sortie natation sur l'île de Rånö, on retrouve un sol rocheux recouvert d'une forêt assez dense. Impossible de courir droit : le chemin serpente entre les arbres, et le relief accidenté impose un crapahutage de roches constant. On grimpe entre les grosses pierres comme des enfants. Le pied !

À la sortie de natation suivante, je fais un bout de chemin avec Alexis et Pierre-Julien. Leur allure est bonne et j'espère rester avec eux, mais mon estomac se rappelle encore (et toujours) de moi. Dès que je monte en régime, les contractions abdominales accentuent mes maux de ventre et je suis obligé de lever le pied (c'est mon fardeau...). Pas grave ! Je savais que je venais ici en observateur car je n’ai pas donné assez de temps à une préparation solide.

J’en profite d'avoir ma GoPro avec moi pour interviewer des SwimRunners de la Team Envol et archiver mes souvenirs et impressions de cette superbe course.

On traverse des paysages accueillants. La nature est belle, verte et luxuriante. La lumière renforce l'impression de puissance de la végétation qui se venge certainement d'avoir été prisonnière d'un hiver sans fin. Avec presque 18 heures d'ensoleillement quotidien à l'approche de l'été, les arbres et les plantes nous donnent un spectacle étonnant. Un rêve... Un rêve qui va se compliquer un peu plus tard...

ça se complique !

On était prévenu : les sorties natation sont techniques. Une algue invisible à l'œil nu recouvre les rivages rocheux. Il faut souvent sortir de l’eau à 4 pattes. Les genoux en prennent un coup et c’est encore plus compliqué sur la partie Est de l'île.

Avec la fatigue, de plus en plus de personnes tombent sur la roche. L'amusement du début devient une vraie difficulté : franchir les rochers et grimper dans les racines devient un calvaire pour les cuisses ! Je ventile pour faire passer mes crampes. Mes maux de ventre sont de plus en plus forts.

Les nuages masquent le soleil en même temps que l'on bascule sur un décor plus minéral. Les anfractuosités dans la roche sont visibles au dernier moment. Il faut être vigilant pour ne pas se casser une jambe. La mer devient agitée et fraîche. Le paysage est envoûtant, mais dégage une forte impression d’hostilité...

La natation qui nous fait arriver sur les îles du Nord du parcours nous laisse découvrir la sortie d’eau la plus étrange du parcours : un mur noir de 5 mètres de haut, que les SwimRunners tentent de gravir à grande peine !

Certains retombent dans l’eau, d’autres restent incapables de s’extraire de la mer pour gravir le rocher. Ça se bouscule pour sortir de l’eau. Les binômes s'entraident pour faciliter leur sortie, mais seul, je ne parviens qu’à sortir mes épaules avant de retomber dans l’eau à plusieurs reprises... Mon pied trouve un appui sur un rocher, et j’arrive à sortir les hanches de l’eau, mais je glisse aussitôt. Je m’agrippe de toutes mes forces au granit pour ne pas retourner dans l’eau et devoir tout recommencer.

Saisi de crampes et incapable de bouger, je reste bloqué quelques temps avant de pouvoir me hisser sur une prise située au-dessus de ma tête. Peu à peu, j’arrive à monter sur ce rocher noir et continuer la course seul pendant de longs kilomètres. Je suis dans le dur, quoi de plus normal quand on fait un SwimRun ?

une étonnante rencontre

Arrivé au Nord du parcours, Benoît, coureur Solo, n’arrive pas à faire passer ses crampes : je lui donne un gel et tout ce qu'il me reste en eau. On court côte à côte avant d’entendre le bruit d’une lourde chute sur les rochers que l’on vient de descendre. Sabrina, sa femme en binôme avec Alexandre, est au sol, le dos cambré et le visage déformé par la douleur. Nous tentons de la convaincre de lever le pied et prendre une pause, mais Sabrina nous arrête : « jamais j’abandonnerai, c’est mal me connaître ! On continue dans la douleur, mais on s’arrête plus ! ». On s'adapte à elle et on enchaîne courses à pied et natations. Sabrina, tu as un sacré mental et je n’oublierai jamais ta détermination, aussi flippante soit-elle sur le moment !

Rassuré par sa bonne forme, je fais sauter le dernier ravitaillement parce que si je m’arrête, je ne repars plus… Je laisse derrière moi mes compagnons pour les derniers kilomètres.

Les natations sont un enfer, je n’ai plus de force dans les bras, mais je ne perds pas de vue qu’elles me rapprochent de la Finish Line. Je la franchis avec la grande satisfaction d’avoir foulé la terre d’origine du SwimRun, et d’avoir vécu une expérience sportive dans une nature qui s'est montrée aussi docile que hostile. Elle nous a une fois de plus rappelé à notre fragilité et notre vulnérabilité (moins brutalement qu'au Verdon).

Alex, Benoît et Sabrina franchissent la ligne ensemble et nous offrent un finish plein d’émotion.

Sur le bateau du retour, en compagnie de Lucile, Antoine et Tom, les anecdotes de courses sont nombreuses. Chacun peut être fier de lui. Arrivés sur cette île avec des contraintes qui auraient pu nous dispenser honorablement de terminer cette épreuve, nous repartons avec une médaille autour du cou ; une médaille qui nous rappelle que l’on n’a pas baissé les bras, une médaille qui nous rappelle que pendant quelques heures, on a été plus grands que nous-mêmes

Commentaires (1)

    • Michaël
    • 2023-07-05 11:50:52
    Bravo Nicolas, on plonge au sein de la course grâce à ton compte-rendu. Cela donne envie d'y participer. À bientôt.
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